Si vous lisez attentivement les listes d'ingrédients et les petits caractères sur les emballages de fruits secs, vous tomberez tôt ou tard sur les termes "sulfurés" ou "non sulfurés". Mais que signifie réellement "non sulfuré" ? Dans les informations de vente sur les dattes, on trouve également souvent la mention "dattes, non sulfurées". Et suggère qu'elles sont préférables à leur équivalent sulfuré.
Fruits secs et soufre : bienvenue au royaume des demi-vérités
Dans ce qui suit, nous souhaitons vous donner un aperçu de ce que le sulfitage des fruits provoque et de l'effet qu'il peut avoir sur la santé humaine. En nous penchant nous-mêmes sur le sujet, nous avons constaté de nombreuses incohérences et nous en avons pris conscience : Il y a beaucoup d'inexactitudes et de demi-vérités qui circulent. Voici donc les 5 erreurs que vous devriez connaître sur les dattes non sulfurées:
Erreur #1 : Il y a des dattes non sulfurées et des dattes sulfurées.
Si l'on fait des recherches approfondies sur le web, on trouve souvent l'information selon laquelle il est possible d'acheter des dattes non sulfurées et des dattes sulfurées - avec la recommandation que la variante non sulfurée est préférable. En tant que fournisseur de dattes bio (toujours naturelles et sans additifs !), nous avons été curieux et avons cherché des dattes sulfurées - sans succès ! Nous avons interrogé des moteurs de recherche et même deux IA : partout, nous avons trouvé l'information qu'il existait des dattes sulfurées. Mais de facto, il n'y en a pas !
Si l'on s'intéresse au soufre et à ses effets, on trouve rapidement une explication. Nous arrivons ainsi à l'erreur #2 :
Erreur #2 : Les dattes s'abîment rapidement si elles ne sont pas traitées au soufre.
Le sulfitage en tant que processus sert avant tout à la conservation. On utilise ici la propriété de la substance d'inhiber la croissance des bactéries, des champignons et des levures et d'empêcher ainsi la putréfaction. Le soufre est utilisé sous différentes formes, comme le dioxyde de soufre gazeux ou les sels de sulfite. Ce sont des conservateurs autorisés qui doivent être mentionnés sur l'emballage. Si vous voulez reconnaître des dattes non sulfitées, vous pouvez vérifier si la mention "Contient des sulfites" ou "E 220" apparaît dans les ingrédients - ce qui ne doit évidemment pas figurer dans les fruits secs non sulfités.
Un effet secondaire agréable du soufre est qu'il inhibe certaines enzymes qui donnent aux fruits une couleur brunâtre. C'est pourquoi ce sont surtout les fruits clairs comme les pommes, les poires ou les abricots qui sont sulfurés. La différence est surtout flagrante entre les abricots sulfurés et non sulfurés: alors que les premiers peuvent avoir un aspect brun à gris-noir, la variante sulfurée séduit par sa couleur jaune vif, qui est tout simplement à croquer...
La datte est un fruit qui se conserve très longtemps, surtout lorsqu'il est séché. Elle est naturellement riche en sucre et contient peu d'eau. Elle est donc presque naturellement protégée contre la moisissure et la pourriture. Même les dattes fraîches contiennent relativement peu d'humidité, ce qui leur permet de se conserver plus longtemps, à condition de respecter quelques consignes de stockage. Même les dattes les plus fragiles peuvent être conservées pendant une année entière si elles sont stockées correctement ; les dattes séchées peuvent être conservées pendant des décennies, mais au moins deux ans. De plus, les dattes ont un aspect orange, brun ou même noir et ne changent que très peu de couleur après la récolte. Conclusion : il n'y a tout simplement aucune raison de sulfater les dattes. Nos dattes bio ne devraient de toute façon pas être sulfurées, mais les commerçants de dattes traditionnelles ne sulfurent manifestement pas non plus leurs fruits.
Erreur #3 : le soufre est mauvais pour la santé.
Le sulfitage n'est pas très apprécié des consommateurs, mais il est difficile de l'éviter dans la production de certains aliments (par exemple le vin). Certes, les aliments sulfurés sont parfaitement inoffensifs pour la plupart des gens. En outre, les composés sulfurés ajoutés sont très rapidement éliminés par l'organisme. Toutefois, certaines personnes sont particulièrement sensibles aux composés soufrés. Ces personnes peuvent souffrir de maux de tête ou de nausées après en avoir consommé. Les asthmatiques peuvent en outre être victimes de crises d'asthme. Des réactions allergiques ou de type allergique ont également été observées.
Mais les composés soufrés du sulfitage n'ont pas grand-chose à voir avec la substance 'soufre'. Le soufre est une substance minérale dont le corps humain a un besoin urgent et qu'il doit absorber via l'alimentation. Selon la variété, les dattes en contiennent en moyenne environ 50 à 60 mg pour 100 g, ce qui est beaucoup ! À titre de comparaison, les figues séchées bio en contiennent en moyenne 13 mg pour 100 g. Le soufre soutient le système immunitaire, inhibe les inflammations, a des effets antiallergiques et bien d'autres choses encore - le soufre dans les dattes est donc loin d'être malsain, il contribue au contraire à ce que les dattes soient qualifiées à juste titre de "superaliment".
Erreur #4 : Le sulfitage des fruits est une invention de l'industrie alimentaire moderne.
Le sulfitage des aliments est connu depuis l'Antiquité grecque. Homère et Pline l'Ancien, un érudit romain, en font mention. Jusqu'au 17e siècle, le sulfitage n'était connu que de quelques initiés. La mauvaise réputation du sulfitage provient en partie de son surdosage, qui était plus fréquent dans la fabrication du vin. Dès la fin du 15e siècle, l'empereur Maximilien Ier a donc édicté des valeurs limites afin de mettre un terme à l'utilisation excessive de composés soufrés.
Erreur #5 : Si les fruits secs sont indiqués comme "non soufrés", ils ne contiennent pas de composés soufrés.
Comme mentionné ci-dessus, nous n'avons pas pu découvrir une seule offre de dattes déclarée comme "dattes sulfurées". Par contre, la mention "peut contenir des traces de dioxyde de soufre" y figurait. Ces dattes ne sont pas non plus sulfurées, mais elles ont été traitées dans le même local que les fruits secs sulfurés, ce qui n'exclut pas totalement une contamination par des composés soufrés. De plus, il existe toujours des valeurs limites : si les aliments contiennent des dioxydes de soufre en quantité inférieure à 10 mg/l, ils ne doivent pas être étiquetés. En théorie, cela pourrait également concerner les dattes sulfurées (et non étiquetées).
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